Femme hors norme pour son temps, Rosa Bonheur est célébrée à Bordeaux, sa ville natale et au musée d’Orsay pour le bicentenaire de sa mort.
Rosa Bonheur représente l’icône de l’émancipation des femmes.
Fille d’un professeur de dessins aux idées progressistes, Rosa est poussée vers les études artistiques. Dés l’âge de 13 ans, elle se consacre seule à la peinture et au dessin. Ce n’est, en effet, qu’en 1897 que les femmes sont admises à l’école des Beaux Arts. Elle se rend aussi au Louvre pour copier les maîtres. Mais attention pas de nus car ces modèles restent toujours interdits au femmes.
Sa passion pour l’art animalier.
Dés 1839, Rosa Bonheur se consacre à l’étude des animaux qui deviendront sa spécialité. Elle expose au Salon de Paris. En 1848, elle reçoit une médaille d’or pour pour son tableau » Boeufs et animaux, race du Cantal ».
En 1852, résolument non conformiste, Rosa Bonheur obtint pour se rendre aux abattoirs, l’autorisation de la préfecture de police de porter des pantalons. Sachez que cette demande de « travestissements » ainsi nommée dans la loi, ne sera abrogée qu’en 2013 !
Rosa Bonheur et le marché de l’Art
Elle est la première artiste, femme hors norme dans l’histoire de la peinture qui de son vivant, voit le marché de l’art spéculer sur ses œuvres.
Théophile Gautier dira d’elle : « Elle fait de l’Art sérieusement, et on peut la traiter en homme »
Elle est en 1865, promue officier de la légion d’honneur par l’impératrice Eugénie. Les écrivains furieux s’écrient « Usurpation ! »
Pour cette femme hors norme qu’est Rosa Bonheur, vous verrez au musée d’Orsay, ce fameux tableau : Labourage nivernais, dit aussi Le sombrage

Une lecture rapide de ce tableau de Rosa Bonheur appartenant aux collections permanentes du musée d’Orsay.
C’est le premier labour, appelé sombrage. Ce travail est effectué au début de l’automne. Les paysans ouvrent la terre afin de l’aérer pendant l’hiver. Dans une plaine deux attelages de boeufs tirent de lourdes charrues et retournent un champ avec les sillons déjà éventrés.
Tout ceci fit que cette oeuvre réaliste fut presque unanimement louée par la critique. L’Etat qui l’avait commandée à Rosa Bonheur en 1848 pour le musée de Lyon, préféra la conserver à Paris, au musée du Luxembourg. Elle entra ensuite au Louvre à la mort l’artiste, devenue riche et célèbre. Reconnue en France, en Angleterre, mais surtout aux Etats-Unis, avant de rejoindre les collections du musée d’Orsay.