Promenade à Paris à la butte aux Cailles. Aujourd’hui elle est associée au street art. C’est l’un des spots les plus importants de Paris.
La Butte aux Cailles, est une petite colline qui culmine à 63 mètres. C'est le plus vieux quartier du 13ème arrondissement de Paris.
On pourrait presque parler d’un village au cœur de la ville Lumière, une enclave au charme insolite. Outre le Street au Art, certains coins de rue et certaines places, évoquent les derniers combats de la Commune de Paris.
Si ce quartier a su conserver son charme d’antan, c’est en partie grâce à ses grandes carrières. Elles ont empêché la construction de bâtiments haussmanniens trop lourds pour son sol.
Ses entrelacs de petites ruelles étroites, pavées sont jalonnées de maisons et de très petits immeubles. Ils détonnent vraiment avec les autres quartiers voulus par le Second Empire.
Des herbes folles poussent ça et là, devant des terrasses débordant de fleurs et de verdure.
Le terrain fut acquis par un certain Pierre Caille en 1543. D’où, semble-t-il, le nom de Butte aux Cailles, qui lui fut donné. Il englobe toute sa famille: “les Cailles”.
À cette époque, les prairies recouvraient ce petit hameau. La Bièvre qui se jetait dans la Seine, le traversait. L’activité très dense des teinturiers, des tanneurs ou encore des bouchers qui peuplaient la Butte ont fait de la Bièvre un véritable « égout de plein air ». En 1910, cette petite rivière tranquille a été recouverte. Pour d’une part faire cesser ces rejets dans son lit mais aussi pour des raisons d’hygiène.
Soulignons que tout comme d’autres buttes parisiennes, ce quartier perché, les moulins à vent y été présents au XVIIème et XVIIIème siècles pour moudre le blé et approvisionner Paris.
En 1784, fut prise la décision de construire un mur, celui des Fermiers Généraux. Il fut érigé tout autour de la capitale pour faciliter la perception de l’impôt sur les marchandises. Le mur sépara physiquement la Butte aux Cailles du reste de Paris. Tout ici, semble logique. Car, la Butte dépendait encore de la commune de Gentilly. Elle ne sera rattachée à la capitale qu’en 1860, comme bien d’autres villages et hameaux.
Profitez de cette promenade à Paris, au coeur de la butte aux Cailles.
Votre guide vous mènera « Place de la Commune de Paris ». Vous y verrez le bar « Le merle moqueur » ou encore le restaurant/coopérative « Le temps des cerises ». Ils sont autant de clins d’œil au mouvement insurrectionnel de la Commune de Paris. La chanson Le Temps des Cerises est en effet un des hymnes utilisé par les insurgés.
Le Street Art à la Butte aux Cailles.
Le street art décore fréquemment les murs de la butte aux Cailles. C’est le premier quartier de Paris qui a vu naître ces fameux graffitis. Les tagueurs, terme de l’époque, pleinement péjoratif, réalisaient ces fameux graffitis. Les connaisseurs apprécieront en particulier les pochoirs en noir et blanc de Miss Tic. Elle se décrit comme une femme poète d’art urbain. Miss Tic Apparaît souvent en “Femme fatale” en jupe noire avec des commentaires à double sens.
La Butte aux Cailles, c’est aussi la Petite Alsace et la Petite Russie !
« La Petite Alsace” est un ensemble de quarante maisons mitoyennes en briques. Leur style est alsacien. Elles sont bâties autour d’une cour centrale de 500 m². Elles furent construites en 1913 pour accueillir des familles ouvrières… et nombreuses (de plus de 10 personnes ! ). De nos jours, on en fait plus des familles comme celles-ci !
« La Petite Russie” est un ensemble de seize pavillons blancs. Ils sont accolés en deux grandes bâtisses entourées d’une terrasse commune. C’est la compagnie de taxis Citroën qui la fit construire en 1912 pour héberger ses chauffeurs, souvent d’origine russe. D’où son double nom de “Petite Russie” et “Cité Citroën”! Les taxis étaient garés sous la terrasse.
La “Villa Daviel” juste de l’autre côté de la rue invite à une petite incursion dans la verdure et le calme.
Évoquer la Butte-aux-Cailles sans mentionner sa sublime piscine de style Art Nouveau construite entre 1922 et 1924 serait un oubli grossier.
L’architecte Louis Bonnier a choisi des briques rouges, matériau peu courant à l’époque pour Paris qui utilisait la pierre de taille, rappelant les maisons du Nord. La piscine est alimentée par un puits Artésien construit par Arago et donnant une eau naturellement chaude à 28 degré depuis 1893. Ce puits de 584 mètres de profondeur est situé place Paul-Verlaine où il alimente aussi une fontaine Wallace publique.
Nul besoin, d’attendre la réouverture des bars et terrasses pour boire un verre en plein air à Paris !
Découvrez ce charmant village parisien, et oui, on ne peut le nommer autrement avec Calliopée lors d’une visite guidée.
Elle le fait très bien notre muse !